Rappel des faits : un assouplissement attendu, mais progressif
Le mouvement enclenché en juin 2024 avait été largement anticipé par les marchés. Il marquait la fin d’un cycle haussier entamé en juillet 2022, qui avait vu la BCE relever ses taux à un rythme inédit depuis sa création.
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À l’époque, le taux de la facilité de dépôt était passé de 4,00 % à 3,75 %, amorçant une série de baisses espacées, mais prudentes. Le taux de refinancement principal et celui de la facilité de prêt marginal avaient suivi la même trajectoire.
Pourquoi la BCE avait-elle commencé à baisser ses taux ?
- Inflation en repli : après avoir dépassé 10 % en 2022, l’inflation dans la zone euro est redescendue à environ 2,5 % début 2024, puis 1,9 % au printemps 2025, proche de la cible des 2 %.
- Croissance en berne : la zone euro affichait une quasi-stagnation économique, affectée par le ralentissement chinois, les tensions géopolitiques et une demande interne affaiblie.
- Conditions de crédit durcies : le cycle haussier avait restreint l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages, freinant la reprise.
Une stratégie prudente assumée par Christine Lagarde
Depuis le début du cycle d’assouplissement, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a systématiquement martelé une approche “data-dependent”, insistant sur le fait que chaque décision est prise réunion par réunion, sans trajectoire prédéfinie.
Quels effets attendus à court terme ?
Domaine | Impact observable |
---|---|
Crédits bancaires | Légère reprise du crédit à l’investissement |
Inflation | Repli progressif sous les 2 % |
Marchés boursiers | Rebond des valeurs cycliques |
Taux de change euro | Stabilisation, malgré l’écart avec la Fed |
Activité économique | Reprise timide, hétérogène selon les pays |
La BCE fait un geste majeur en baissant ses taux à 2 %, soulignant un infléchissement de l’inflation et la nécessité de soutenir une croissance frêle. Mais l’institution reste prudente, conditionnant la suite de sa politique aux évolutions réelles de l’économie.
Cette décision, bien que localisée en Europe, pourrait influencer indirectement les économies partenaires comme le Maroc, via les taux de change, le crédit et le climat des investissements.